Newsletter - Mai 2013
En 2003, le gouvernement décidait de dérembourser les médicaments homéopathiques avant de revenir sur cette mesure sous la pression de votre syndicat et de les mettre au taux de 35%. Quelques mois plus tard, l’Académie de médecine publiait une étude au vitriol contre l’homéopathie accusée d’être une pratique sans réalité médicale et de n’avoir, au mieux, qu’un effet placébo. Dans les années 2007-2008, l’Ordre des médecins regrettait que beaucoup de médecins généralistes ne pratiquent plus la médecine générale, préférant faire…. de l’homéopathie.
Que de chemin parcouru en 10 ans ! La même académie vient de publier une étude sur les médecines alternatives qu’il faudrait placer sous surveillance et – miracle ! – l’homéopathie ne fait pas partie de cette liste grise. Elle est désormais dans le champ des pratiques médicales classiques. Aujourd’hui, les médecins homéopathes sont médecins traitants et/ou médecins correspondants et leurs cabinets sont des terrains de stages pour les étudiants en médecine et les internes.
Et si une nouvelle étape de la poursuite de cette intégration totale de l’homéopathie dans le système de santé était l’évaluation des médicaments homéopathiques ?
En application d’une directive européenne, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a entrepris une évaluation au cas par cas des souches homéopathiques afin de déterminer leur efficacité médicale. (voir Le Médecin homéopathe n°8).
La procédure est lourde et coûteuse et elle conduit à l’exclusion de certaines souches mais elle témoigne du fait que, pour les autorités sanitaires, les médicaments homéopathiques sont considérés comme des médicaments et qu’ils doivent être soumis aux mêmes exigences de transparence et d’évaluation.
Cela montre que le médicament homéopathique est désormais pris au sérieux, ce qui est largement confirmé par les résultats de l’étude EPI 3.
Cette évaluation est une étape de plus sur notre chemin, même si cela peut être source d’inquiétude et ouvre une zone d’incertitude sur l’étendue de notre pharmacopée. Mais on ne peut pas demander tout et son contraire. On ne peut vouloir la reconnaissance de l’homéopathie comme pratique médicale à part entière et refuser les règles du jeu liées à ce statut. On ne peut pas contester le principe de l’évaluation des souches mais on doit rester vigilant sur les conditions de cette évaluation et demander plus de transparence sur la procédure et les décisions signifiées aux laboratoires par l’ANSM. Nous devons surtout ouvrir les voies pour que notre pharmacopée continue à évoluer en définissant avec les autorités concernées les modalités adaptées. Cette demande est réitérée par les dirigeants du SNMHF lors de chaque rencontre avec les responsables institutionnels. Un dossier sous haute surveillance.